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Docteur Jekyll & Mister Hyde


Dans Le Chevreuil sans Tête, le premier rôle féminin, c’est LAURA. Elle est hydrologue. Elle a récemment racheté la pointerie à l’évêché de la commune, pour un prix étonnamment raisonnable. Un achat rendu possible grâce à l’héritage de sa mère… et au soutien plus ou moins intéressé de son père, Philippe, un notable du coin.


Son mari, CHARLIE, architecte raté à la personnalité instable, n’a pourtant aucune part dans l’affaire. Mais il fait tout pour laisser croire le contraire. Il a participé à la reconstruction des bâtiments, c’est vrai. Et il touche un salaire — payé par la société de Laura. Un contrat discret, presque honteux, qu’il veut à tout prix garder secret. Pour lui, il est hors de question que quiconque découvre qu’il n’est pas le maître des lieux, mais l’employé de sa propre femme.


Charlie est un personnage torturé, rongé par ses addictions à l’alcool et aux drogues, très dures. Une faille s’est ouverte en lui, depuis longtemps déjà. Et peu à peu, il perd pied. Ce basculement le rend violent, jaloux à l’extrême… alors même qu’il trompe Laura sans la moindre culpabilité. Il resserre son emprise sur elle, l’humilie, et en vient à la violenter physiquement, en cachette. Plus Laura cherche à s’éloigner, plus il devient dangereux. Jusqu’au drame. Jusqu’à ce moment de rupture brutale, un acte autodestructeur, l’un des climax du film.


En travaillant ce personnage, j’ai pensé aux nombreuses adaptations de Dr Jekyll & Mr Hyde. C’est encore flou, mais je sens que c’est une piste qui mérite d’être creusée. Faut-il aller jusqu’à une transformation physique ? Une métamorphose façon Mister Hyde ? Peut-être… L’idée me plaît, en tout cas.


En attendant, j’ai commencé à collectionner des extraits de films anciens et modernes. Les maquillages des versions classiques sont parfois presque burlesques, risibles aujourd'hui. Ceux des remakes plus récents tombent, selon moi, un peu trop dans le monstrueux formaté. Mais je l’avoue : j’aimerais beaucoup travailler ce genre de transformation à l’image. Collaborer avec des maquilleurs et des techniciens capables de créer quelque chose de subtil, d’inquiétant et d’émouvant à la fois.


Dans le Dracula de Coppola, je trouve qu’il y a un très beau travail dans ce sens. Une vraie référence.

Mais cela me ramène à la question du ton du film, que je dois encore affiner. J’ai envie qu’il y ait une dimension humoristique, sans que ce soit pour autant une comédie. Comme souvent dans les films de genre, on peut se permettre des moments plus décalés — ce qui n’empêche en rien l’angoisse, ni l’émotion.







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